Lors de ma visite de la Paris Games Week de cette année, j’avais pu mettre la main sur une borne WRC 5 et j’avais eu de très bonnes impressions. Pou ceux que ça intéressent, cliquez ici. Depuis cette première prise en main, j’ai cherché à m’acheter ce jeu mais à un prix raisonnable. J’ai donc profiter d’une offre à 29€ sur le store. Voyons si mes impressions sont toujours les mêmes.
Graphismes
Le jeu est très joli même si il n’atteint pas le niveau de The Order 1886 qui reste pour moi une référence visuelle sur PS4. Il y a 65 spéciales réparties sur 13 rallyes différents dont voici la liste complète :
- Monte Carlo
- Suède
- Mexique
- Argentine
- Portugal
- Italie
- Pologne
- Finlande
- Allemagne
- Australie
- France
- Espagne
- Royaume-Uni
Bien sur, chaque rallye possède son univers visuel, même si je ne connais pas personnellement tous les pays de la liste, je les ai vraiment trouvé réalistes et immersifs. On trouve évidemment les pistes enneigées en Suède mais tout au long de celles-ci vous allez trouver des maisons typiques, des forêts de pins etc … Tous ces petits détails sont reproduits dans toutes les spéciales du jeu et vous donne une sensation d’avaler les kilomètres dans de vrais décors. Et pour renforcer cette sensation, le jeu offre une certaine liberté notamment sur les bas côtés. Vous n’allez pas pouvoir visiter les décors mais lorsque vous loupez un virage, vous n’avez pas de murs invisibles pour vous maintenir sur la piste. Cette liberté, en plus d’être très appréciable, vous va permettre de trouver certains raccourcis qui vous fera gagner quelques précieuses secondes mais il faudra faire attention à ne pas couper n’importe où ou comme un sauvage car les pénalités peuvent tomber parfois un peu trop facilement.
Les 65 spéciales ont une distance allant de 2,5 à 11 kilomètres en général très torturées (comme vous pouvez le constater sur la photo ci dessus). Souvent vous commencerez une spéciale dans un paysage et vous finirez dans un autre tout en passant par des décors. Par exemple, dans le rallye du Mexique, vous commencez une spéciale à flan de montagne. Vous longerez ensuite les bords d’un lac pour terminer dans une plaine. Je me suis souvent arrêté pendant mes courses pour observer le décor.
A plusieurs niveaux, ces spéciales ont un côté dynamique. Commençons par le revêtement de la piste. Il n’est pas rare de commencer une course sur une surface et en cours de chrono, le revêtement change pour une durée plus ou moins longue. En Allemagne, la plupart des spéciales se déroulent sur du bitume mais vous allez parfois courir sur de la terre. Au Monte Carlo, vous pourrez rouler sur du bitume mais aussi sur des tracés verglacés.
Le dynamisme des tracés sont renforcés par des conditions climatiques vraiment très réussies. Elles ne sont malheureusement pas évolutives mais ce n’est absolument pas gênant vu que les spéciales ne durent pas assez longtemps pour que cela soit réaliste. L’effet de pluie n’est pas d’un grand niveau, et c’est, pour moi, l’effet le moins réussi visuellement, et on est loin du niveau d’un Driveclub. Par contre, l’effet de brouillard et de nuit sont vraiment d’un excellent niveau. Lors de ces spéciales, la visibilité devient quasiment nulle et le faisceau lumineux émis par vos phares est non seulement utile mais est très naturelle. Dans certains jeux, cette luminosité est soit trop exagérée et on se retrouve comme en plein jour ou inversement même avec des phares allumés on ne voit absolument rien. C’est dans ces conditions que je comprends la différence de niveau entre un conducteur lambda comme moi et un pilote professionnel.
Malgré toutes ces qualités, ce WRC 5 possède quelques défauts. Le premier d’entre eux est plutôt désagréable. Les décors ont beaucoup d’aliasing et scintillent beaucoup. Je trouve que ça fait baisser un peu la qualité du travail des graphistes mais au bout de quelques courses, j’avais une sensation de fatigue oculaire et j’étais obligé de faire une pause alors que d’habitude je n’ai pas ce genre de souci. Le deuxième défaut concerne le volute de fumée dégagée par votre voiture. Elle ne donne pas l’impression d’être gérée en temps réel. Le résultat obtenu n’est pas du tout convaincant et fait un peu cheap.
Conduite
La conduite est axée simulation sans être aussi exigeante qu’un Gran Turismo ou des simulations sur PC. Il n’y a donc pas besoin d’avoir peur puisqu’il suffit d’avoir les bases comme la distance de freinage ou des notions de trajectoires. Le jeu n’est pas n’ont plus punitif. En effet, même en cas de petite erreur, vous pourrez aisément revenir sur la piste et reprendre votre course comme si de rien n’était. En cas de grosse boulette, vous aurez la possibilité de recommencer la partie de la spéciale loupée grâce à la fonction flashback. En fonction du niveau de difficulté, le nombre d’utilisation varie d’infini en mode facile à 0 en mode difficile.
Les sensations de conduite sont vraiment agréables à tous les niveaux. Lorsque vous commencerez le mode carrière, les écuries vous proposeront de piloter une voiture dans la classe junior. Cette classe propose uniquement des voitures 2 roues motrices et une puissance très limitée. Vous aurez ensuite un contrat WRC 2 qui elle sera une 4 roues motrices. Vous finirez votre carrière au volant d’une voiture de la catégorie reine, le WRC, avec des bolides ultra puissants. La différence entre les catégories se fait bien ressentir. La 2 roues motrices, lors des virages serrés, a du mal transmettre la puissance au sol surtout sur les revêtements autre que le bitume alors que quelque soit la surface la 4 roues motrices repart comme une balle. Les différences d’adhérence entre les différents revêtements des tracés est un autre point fort du jeu. Evidemment, votre voiture aura une énorme adhérence sur les pistes goudronnées mais beaucoup moins sur la neige et le verglas. Comme dans la réalité, la neige offre une certaine adhérence somme toute relative mais que n’offre pas le verglas et vous allez devoir obligatoirement adapter votre pilotage. Par ailleurs n’étant pas un spécialiste du Rallye, je ne me doutais pas qu’il y avait autant de revêtements en terre différents avec ses caractéristiques propres. Entre l’Australie avec son sol terreux et sablonneux et le Portugal avec son sol terreux et caillouteux, je me suis bien amusé à découvrir toutes les subtilités de pilotage afférentes à chaque style de revêtement.
Le dernier point positif de ce WRC 5, c’est la gestion des dégâts et d’usure. La gestion d’usure concerne les pneumatiques et les freins malheureusement ce n’est pas une gestion en temps réel. J’ai testé une spéciale plusieurs fois et avec un pilotage agressif et un pilotage plus soft. Le résultat est le même ! Ces organes vitaux pour le pilotages vont durer la durée nécessaires jusqu’au prochain ravitaillement. L’idée est bonne mais il faudrait qu’elle ait un impact réel sur notre conduite.
La gestion des dégâts, elle, a un véritable impact sur la conduite. Votre mauvaise conduite aura pour conséquence de dégrader certains organes importants comme le moteur, la suspension ou l’électronique de votre voiture et pourrait par ricochet ruiner tous vos espoirs de victoire. Quelques faibles chocs ne causeront pas trop de dégâts mais un gros choc à l’avant de votre véhicule vous fera perdre pas mal de puissance ou prendre une grosse pierre en sortie de virage cassera vos suspensions et votre direction aura une fâcheuse tendance à tirer sur un côté. Vous pourrez réparer ces dégâts sous plusieurs conditions. La première sera d’attendre le point de ravitaillement. Ce point peut être à la fin de la spéciale en cours mais si vous manquez de chance, il vous faudra attendre 2 spéciales en plus de celle en cours. Il faut donc bien faire attention à bien gérer vos courses pour éviter de trop galérer par la suite. La deuxième condition pour pouvoir réparer vos dégâts c’est le temps. Lors de vos points de ravitaillement, vous disposez de 45 minutes pour réparer et chaque chose effectuée vous coûtera plus ou moins de temps. Il vous faudra faire des concessions en sachant que les freins et les pneus sont les pièces indispensables. Chaque pièce changée au delà des 45 minutes vous rapportera des pénalités plutôt contraignantes.
Des défauts ?
Oui WRC 5 a des défauts plus ou moins mineurs. Le premier d’entre eux est votre co-pilote et surtout ses indications. Parfois il ne parle plus pendant quelques virages et parfois les indications n’arrivent pas dans le bon tempo. Pour un jeu de rallye, c’est très gênant pour établir de bons chronos. En effet, les tracés étant très sinueux et avec des virages extrêmement variés et sans ces bonnes indications, sauf si vous connaissez les tracés par cœur, vous attaquerez chaque virage sans connaitre la forme du virage, les pièges ou encore si on enchaîne un autre virage.
J’ai aussi noté un souci un peu étrange : des chocs invisibles. J’ai rencontré ce problème plusieurs fois alors que j’étais au milieu de la piste et ma voiture a eu des sursauts comme si elle avait heurté un objet mais il n’y avait rien. Ce petit souci anodin cause des dégâts puisque j’étais à grande vitesse notamment sur les suspensions. Il n’y a rien de dramatique cependant …
Le dernier point négatif que j’ai pu noté concerne « l’intelligence artificielle ». Je met IA entre guillemets puisqu’elle n’est pas visible en course. Cependant, les chronos à la fin de la spéciale, j’ai quelques temps un peu étrange avec des IA me mettant 1 minute alors que j’avais fait une bonne course. Quelque soit le niveau de difficulté, vos poursuivants ne vous laisserons pas prendre 10 secondes par étape mais en mode normal vous aurez du mal à gagner plus d’1 seconde. Et inversement, si vous faites quelques erreurs, vos adversaires seront derrière vous toujours à quelques centièmes de seconde. Pour ne pas être premier dans une spéciale, il faut vraiment avoir fait énormément d’erreurs. Le challenge en prends un coup …
Durée de vie
La durée de vie n’est pas faramineuse mais vous vous amuserez pendant une dizaine d’heures tout au long du mode carrière mais malheureusement c’est le seul mode de jeu intéressant. Parmi les modes de jeu disponibles, il y a l’école de rallye pour vous apprendre les bases de ce sport mais ces épreuves sont faisables dans le mode carrière donc ce mode est de facto inutile. Le dernier mode de jeu se nomme Épreuves Spéciales mais il s’agit des mêmes spéciales que dans le mode carrière. La seule originalité est de pouvoir de modifier les conditions climatiques de chaque étape. Excepté le plaisir de parcourir les spéciales sombres et brumeuses du mode carrière en mode plein soleil et de profiter des paysage, vous oublierez très vite ce mode. En résumé, il n’y a rien à faire à part le mode carrière …
Online
Le mode online de WRC 5 est somme toute très classique. Il ne contient qu’un seul mode proposant de concourir contre des adversaires en mode ghost sur une spéciale choisie par l’hôte de la session. Même si les servers sont stables, je trouve le mode online mal conçu et ce dès le début. La connexion à une session est très longue (près d’1 minute) et c’est pénible lorsque vous souhaitez faire une partie rapide. Si vous créez une partie, vous vous apercevrez tout de suite d’un problème. Pour que la partie se lance, il faut que tout le monde indique être prêt. Malheureusement, il y a toujours des emmerdeurs qui ne l’indiquent pas (volontairement ou non) et vous n’avez aucun moyen de les expulser de la partie. Vous êtes donc obligé de quitter le mode online (et impossibilité de quitter juste la partie) et vous reperdez 1 minute de recherche de partie. Je pense aussi qu’il manque la possibilité de mettre en sourdine les indélicats qui parlent tout le temps ou qui écoutent leur musique très fort sans s’inquiéter de la gêne occasionnée pour les autres joueurs.
Cependant, j’ai éprouvé un véritable plaisir à effectuer les courses. Pas de lag, un véritable challenge avec certains joueurs de haut niveau, le système de ghost de couleur pour indiquer les différentes positions de vos adversaires, toutes ces bonnes idées rendent ce mode online sympathique mais des modes un peu plus originaux auraient été un plus non négligeable.
Trophées
Le platine est assez facile à faire tomber. J’ai obtenu tous les trophées nécessaires en 3 étapes. La première consiste à faire le mode carrière. Vous devrez signer un contrat dans les 3 catégories de voiture et gagner le titre de champion du monde dans chacune d’entre elle. Il vous faudra aussi remporter les 13 rallyes différents du jeu. Rien de réellement compliqué. La deuxième étape concerne le mode épreuves spéciales. Il vous faudra établir un temps (et pas forcément de gagner) sur chaque spéciale du jeu et il y en a 65. Ce n’est pas très compliqué mais assez ennuyeux. La dernière étape sera plus ou moins longue en fonction de la manière dont vous allez aborder le online. Soit vous faites les trophées avec un ami et dans ce cas, il ne vous faudra qu’une trentaine de minutes. Soit vous le faites à la loyale et il vous faudra un peu plus de temps. Le plus dur sera d’obtenir le trophée d’une victoire en ligne.
Mon avis
Mes premières impressions ressenties à la Paris Games Week 2015 étaient très bonnes et le jeu final ne m’a pas déçu. Même si je comprend qu’avec la licence officielle WRC, le développeur ne peut pas tout se permettre mais j’aurais aimé des modes un peu plus funky à la Top Gear (enfin avec la bande à Clarkson) comme une course contre une moto neige. Dans les jeux de rallye précédents, il y avait des super spéciales où la course se déroulait contre le pilote classé juste devant ou dérrière au classement général sur une piste parallèle mais apparemment elles n’existent plus. Du coup le seul vrai gros problème du jeu est qu’après avoir fini le mode carrière, il ne reste plus rien d’intéressant à faire.
Est ce que je conseille ce jeu ?
Pour ce type de jeu, ceux qui ne sont pas des AAA, l’important est le prix. Alors oui, je conseille ce jeu mais à un prix aux alentours de 40€. Au dessus, c’est clairement trop cher et je ne comprends que les éditeurs de ces jeux continuent à les vendre au même prix que les jeux AAA. Pour moi c’est un peu se tirer une balle dans le pied. Dans mon cas, j’ai attendu une bonne offre pour me le prendre et j’ai attendu un moment mais 30€ c’était une occasion que je ne pouvais pas louper.
Pingback: Sebastien Loeb Rally Evo : Sortie de route ? | Rouroune