Milestones sort, un mois après Monster Energy Supercross dont vous pouvez retrouver mon avis ici, un nouveau jeu de course nommé GRAVEL.
L’idée de regrouper plusieurs disciplines de pilotages dont certaines ne sont pas vraiment courantes dans le jeu vidéo est vraiment intéressante. Nombreux développeurs ont tenté de sortir des jeux regroupant plusieurs disciplines comme les jeux olympiques ou les modes rallye dans les simulations (Gran Turismo par exemple) et quasiment tous ont échoué.
Alors ce GRAVEL est il l’élu ? Milestones a-t-il réussi son pari en sortant deux jeux dans le même mois ?
Personne n’a réussi avant et Milestones a sorti un jeu quelques semaines plus tôt et il n’était pas génial. Hum … ça commence plutôt mal …
Commençons par le scénario du jeu (oui oui, il y a un scénario enfin si on peut appelé ça un scénario ^^). Vous êtes un participant d’un Reality Show où vous devez battre les maîtres du Show. Pour pouvoir défier un maître en tête à tête vous devez gagner un certain nombre d’étoiles en participant à des courses diffusées sur la GRAVEL TV. Et dire qu’ils ont probablement dû payer un scénariste pour pondre ce pseudo scénario T_T.
Polyphony Digital (Gran Turismo) et Turn 10 (Forza) se concentrent uniquement sur l’essence même d’un jeu de course : le sensation de pilotage et pas sur un mode scénario. Il y a en effet un mode carrière mais il est juste là pour proposer des courses et des challenges.
Alors je vais me permettre un petit conseil à Milestones (et les autres également), faîtes des économies, on s’en bat les c***lles du scénario dans un jeu de voitures (sauf pour Need For Speed et encore) et mettez cet argent dans la production du jeu en lui-même comme des graphistes talentueux, des codes optimisés ou tout simplement des testeurs. Surtout que les jeux Milestones souffrent, en général, d’un manque flagrant de finition.
Graphismes
Qui dit jeu Milestones, dit forcément une grosse mise à jour dès l’insertion du disque dans la console. Et bien rassurez les mauvaises habitudes ne se perdent pas … D’ailleurs pour les chasseurs de trophées, la version 1.04 bloque l’obtention du trophée lié à la vitesse élevée et par la même occasion le platine (vous allez être obligé soit de supprimer cette MAJ soit attendre un nouveau patch).
Visuellement le jeu va du pas mal au vraiment … DEGUEULASSE.
Commençons par les tracés vraiment pas mal. J’ai bien aimé les environnements tropicaux avec sa végétation luxuriante (même si certaines textures ne sont pas terribles) et le sable chaud au bord de la mer. Les environnements désertiques et enneigés sont eux aussi plutôt réussis même si là aussi certaines textures font un cheap. Certains circuits (trop peu) bénéficient d’effets d’éblouissement vraiment cool.
Passons aux courses que je qualifie (et franchement je n’exagère pas) de dégueulasses. Il s’agit des courses se déroulant dans les stadiums avec de gros pickups surboostés. Le premier reproche que je leur fais, c’est qu’il s’agit dans 90% des cas d’oval et dans les 10% restants des circuits en forme de 8. Les tours ne sont donc pas très passionnants et surtout très courts. Le second reproche que je leur fais c’est que c’est moche. La texture marron au sol représente une boue mouillée mais lorsque l’on roule dessus ne laisse aucune trace ni même de petites ornières (vu le poids et le nombre des véhicules, ce genre de choses devraient arrivées dès le deuxième tour). La modélisation du stadium est elle aussi d’un niveau abyssale surtout qu’un mois avant l’éditeur nous sort un Monster Energy Supercross ou les stades n’étaient pas géniaux d’un niveau largement au dessus de ce GRAVEL. Si je devais vous résumer, les décors sont très sombres (un cache misère) avec un public qui ressemble à une bouillie de pixels. Franchement ces circuits pourraient facilement tourner une PS Vita sans qu’elle soit poussée dans ses retranchements.
Comme je l’ai expliqué dans mon préambule, GRAVEL vous met dans la position d’un postulant à la couronne suprême dans la catégorie Off Road en passant dans un show à l’américaine. Show à l’américaine est un bien grand mot.
Il n’y a aucun spectateur (sauf sur les courses par tours mais ils sont peu nombreux) sur les tracés, pas de tribunes non plus, pas de fumigènes (pourtant présents dans des jeux comme MX GP du même développeur). Alors oui il y a bien deux ou trois explosions de flammes sur certains tracés mais vraiment rien de spectaculaire. Franchement même les épisodes des Anges sur NRJ12 (j’arrive pas à croire que je vais écrire ça) sont plus dynamiques. Il y a quelques années, on a eu droit à Split/Second dont le concept de télé réalité est identique et surtout beaucoup plus réussi aussi en terme de graphismes (oui oui pour moi il est beaucoup plus réussi visuellement) mais surtout en terme de dynamisme et de tension. Et pourtant ce Split/Second est sorti, il y a 7 ou 8 ans sur … PS3. Je pourrais également prendre un exemple d’un jeu remasterisé il y a peu : Burnout Paradise. Ca allait vite et les crashes excellemment bien mis scène et le tout dans des graphismes (même sur la version originale) bien plus chatoyant. Bref certains artistes ont plus de talent que d’autre mais Milestones préfère mettre de l’argent dans un scénario qui tient sur la moitié d’un post-it…
Continuons la litanie des défauts de ce GRAVEL avec les conditions météorologiques. Je ne suis pas un spécialiste en codage mais que ce soit dans Gran Turismo Sport (oui il y a la pluie qui est présente dans le jeu mais seuls les joueurs ayant réellement joué plus de 5 minutes ont pu le voir) mais également dans Driveclub (mais là on atteint un sommet jamais atteint par un autre jeu aujourd’hui), on a l’impression de rouler sous une pluie plus ou moins forte tout au long du tracé. Dans ce GRAVEL, j’avais juste l’impression (très désagréable qui plus est) d’avoir un filtre photoshop collé à mon écran de télé. Peu importe que vous soyez à l’arrêt ou à plus de 200km/h, la pluie tombe de la même manière alors qu’elle devrait s’écraser sur votre pare brise ou écran (en fonction de la vue que vous avez choisi). Pour vous donner une meilleure image, dans certains dessins-animés, on voit un personnage avec un nuage au dessus de sa tête qui le suit tout le temps. Et bah dans ce jeu c’est pareil. Pourtant, les stagiaires codeurs de ce jeu savent faire des choses sympathiques avec l’eau puisque qu’il n’est pas rare de rencontrer des étendues d’eau dans le jeu (mer, oasis, rivière) et lorsque vous roulez dedans à grande vitesse votre écran se brouille pour redevenir normal quelques secondes plus tard.
Toujours dans les conditions météorologiques, les courses de nuit sont également une corvée. C’est simple, on y voit quasiment rien. Pourquoi ? Tout simplement parce que les phares des voitures n’éclairent rien du tout. Il s’agit d’une pauvre texture jaune qui n’a aucune incidence sur la visibilité. Là encore un GT mais surtout un Driveclub (sorti il y a 4 ans maintenant) reste toujours une référence aujourd’hui en matière d’éclairage en temps réel, on voit bien que GRAVEL a été développé soit en express pour respecter les délais imposés par l’éditeur (le gros méchant capitaliste pour Monsieur Mélenchon) soit par des personnes peu talentueuses ou sans motivation. Le curseur est probablement entre les deux mais quoi qu’il arriv ec’est franchement une honte visuelle à ma PS4 chérie, pour mes yeux qui vont avoir besoin de se soigner de ce violent traumatisme et surtout pour le jeu vidéo en général.
Je vais aussi parler de la modélisation des voitures qui est juste scandaleuse. C’est simple il n’y a quasiment aucun souci du détail.
On peut dire qu’elles sont vaguement ressemblantes aux vrais modèles sortis mais elles sont modélisées à la serpe. Les contours ont beaucoup trop d’angles. Par exemple, la Renault R5 Turbo que j’ai déjà pu croiser à plusieurs reprises n’est pas aussi rectangulaire que le jeu le suggère et je pourrais prendre l’exemple de la Ford Escort. C’est simple le rendu d’un certain Gran Turismo 3 (oui oui le 3 sur PS2) est bien supérieur à celui de ce GRAVEL. Regardez les deux images ci-dessous …
Seul effet à peu près réussi (faut toujours essayer de trouver du positif) c’est les effets de salissure. Alors évidemment ce n’est pas du temps réel (mais je crois qu’aucun jeu ne le fait) mais au moins l’illusion est réussie même si avoir de la boue sur la carrosserie alors que la voiture se trouve sur du sable Namibien ça m’a bien fait marrer.
Donc en résumé, la partie technique du jeu est plus que moyen compte tenu des productions actuelles qui sortent depuis maintenant quelques mois et au vu des images de ceux qui vont sortir dans quelques jours (semaines) comme Ni No Kuni II ou le nouveau God of War, je vais réutiliser un terme déjà employé un peu plus haut : ce jeu est visuellement une honte !
Le Gameplay
Autant mettre les choses au clair tout de suite : GRAVEL est un jeu d’arcade et ne se prétend pas offrir de sensations de pilotage avec une prise de tête sur les notions de trajectoire, de répartition des masses.
Les différents types de revêtement que vous croiserez dans le jeu (terre, boue, neige ou sable) n’apporte pas de grandes variations dans le pilotage. Dans tous les cas, vous glisserez de la même manière et vous aurez toujours la sensation de flotter au dessus de la piste au lieu d’avoir les roues sur la piste. Les fans de jeu de course savent que certains jeux (et même des simulations comme Forza ou Project Cars 2) ont ce souci.
Pour ceux qui veulent comprendre un peu mieux, je les invite à se renseigner sur la loi de Coulomb notamment sur la partie glissement ou frottement dynamique qui met en évidence les règles d’adhérence et de glissement.
Mais pour résumer, lorsqu’un solide (une roue) avance sur un autre (une route), le coefficient de frottement varie selon la composition du matériau des solides concernés. Par exemple, le bitume d’une route serait plus vers le 1 alors que le verglas serait plus vers le 0. C’est une version très allégée car il faudrait rajouter des dizaines de paramètres supplémentaires comme la dimension des pneus, la surface du pneu, le poids de la voiture, la température du pneu etc …
Comme je l’ai dit quelques lignes plus haut, le revêtement de la piste n’a aucune incidence sur le pilotage. Mais ce n’est pas tout puisque la physique du véhicule est du même acabit.
En effet, les différences de comportements entre les véhicules 2 roues motrices (le moteur entraîne juste un essieu avant ou arrière), 4 roues motrices (le moteur entraînes les 2 essieux et la puissance est répartie indépendamment aux essieux pour une efficacité maximale), et les « buggys » avec les amortisseurs très haut. Vous voyez que faire un jeu de voiture n’est pas juste un carré sur une route ^^.
Une fois le deuil d’une physique différenciée et exemplaire passée, j’avoue que j’ai pris beaucoup de plaisir sur pas mal de point.
La sensation de vitesse est plutôt agréable. Je ne sais pas si le jeu tourne en 60 images par seconde et comme d’habitude je m’en fout royalement. Moi ce que je veux c’est que le jeu soit fluide et sans ralentissement. Franchement, à ce niveau, Milestones fait le travail (en même temps vu qu’il n’est visuellement pas très impressionnant, je dirais heureusement).
Le seul moment où je n’éprouvais pas vraiment de plaisir c’est lors des courses de pickups dans les stades où la conduite est très poussive, les bolides n’avancent pas et sont très lourds. J’avais parfois l’impression d’être au volant d’un tank. Comme ces courses ne sont pas nombreuses dans le mode carrière, j’ai réussi à passer outre cet écueil.
Autre points positifs que j’ai apprécié dans la conduite, il s’agit des sauts. Comme précisé un peu plus haut, la physique réelle n’est pas vraiment respectée. Il n’est pas rare d’effectuer des sauts énormes aussi bien en longueur qu’en hauteur mais au moins on se prend pas la tête à gérer l’atterrissage. D’ailleurs parfois j’avais la mention « atterrissage parfait » en haut de mon écran sans savoir pourquoi (à première vue, le véhicule atterrissait de la même manière) et surtout sans avoir aucun bonus d’accélération par exemple.
ar contre dans les courses typées Dakar, ces sauts étaient assez jouissifs. Par contre, après un gros saut, la voiture ne subit quasiment aucune compression des amortisseurs ni de rebonds. Encore une fois c’est dommage mais cela n’enlève rien au plaisir de dévaler à tombeaux ouverts sur ces pistes semies ouvertes.
À ce sujet, l’idée d’intégrer ces courses où on est pas juste sur un tracé bordés d’arbres, de rochers etc… et d’avoir la possibilité de s’écarter un peu du tracé prévu est vraiment cool. Cela offre une belle sensation de liberté que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Malheureusement (et oui il y en a un), cette liberté n’est pas totale. Evidemment je conçois très bien le fait de ne pas être libre de faire un détour de plusieurs kilomètres mais parfois la typographie de la piste offre la possibilité de passer dans certains endroits mais lorsque vous tentez de passer à cet endroit, le jeu oblige à suivre un tracé prédéfinit.
Une belle idée qui mérite d’être développée dans un nouvel épisode (même si je ne me fais pas trop d’illusion) ou par un autre développeur beaucoup plus talentueux (vous ne me voyez pas mais je suis à genoux devant mon autel à la gloire de Kazunori Sama tout en lui faisant une offrande) reprenne cette idée et pousse le concept vraiment plus loin. Quand on voit ce que réussi techniquement Ubisoft et son The Crew, il y a vraiment moyen de faire un vrai jeu de type Paris Dakar avec des notions d’orientation à acquérir et des checkpoints à trouver. Le rêve !!!
Difficulté Platine
Ce trophée platine made in Milestones est un peu plus compliqué que leurs précédentes productions ( nos amis de THC lui mettent 5/10) mais vraiment rien de terrible.
La plupart des trophées vous demanderont d’effectuer des choses que vous débloquerez systématiquement dans le mode carrière comme gagner une course sur chaque mode de jeu (Wild Rush, Stadium, Elimination etc …), d’atteindre des niveaux de réputation ou encore d’acheter 20 véhicules etc … En résumé en quelques heures de jeu vous aurez débloqué la moitié des trophées.
Deux des trophées seront plus chronophages que difficiles. Certains trophées vous demanderont de débloquer toutes les voitures et toutes les livrées du jeu. Pour cela il vous faudra atteindre le niveau 99.
2 Trophées seront aussi liés au mode online en participant à 10 courses en ligne sans toutefois être obligé de les gagner mais de franchir la ligne d’arrivée avant la fin du temps imparti.
Le reste des trophées vous demandera d’effectuer des missions spécifiques comme terminer une course en ayant passé au moins 6 secondes en l’air ou atteindre la vitesse de 230 km/h.
Les 2 trophées les plus durs du jeu sont : Frimeur (obtenir toutes les étoiles en mode carrière) et Comme un train ! (maintenir la mention « vitesse élevée » pendant 40 secondes consécutives).
La difficulté du premier cité réside dans les courses Smash Up où vous devez renverser des panneaux (les rouges sont pénalisants et les verts non) et effectuer le meilleur temps. Même en très facile, terminer premier n’est pas évident sur certaines courses. Le reste des courses ne sera qu’une formalité.
Quand au deuxième trophée cité, le problème réside dans un bug lié à la mise à jour du jour du jeu. Ce trophée n’est possible que sur une seule course et une catégorie de voiture. À partir de 180km/h, vous déclenchez la mention « vitesse élevée » mais elle se disparaît systématiquement dès que vous faites un saut et comme vous êtes sur descente de montagne, les sauts sont plutôt nombreux. Personnellement, j’ai réussi en ralentissant jusqu’à la limite (179km/h pour être précis) à chaque saut du coup la voiture ne sautait pas. L’inconvénient de cette méthode, c’est qu’il faut recommencer la course un certains nombre de fois pour quasiment le connaître par cœur.
Un mec de ma liste d’ami a réussi à le faire avec un Hummer qui selon lui n’effectue pas trop de sauts à cause de son poids.
Difficulté : 5/10
Mon avis
Mon avis sur ce jeu n’est évidemment pas glorieux comme vous avez pu le constater à la lecture de cet avis surtout d’un point de vue visuel.
Je sais, les graphismes ne font pas un jeu. Mais c’est la première chose que l’on remarque lorsque vous mettez le disque dans la console. Par ailleurs, je n’ai pas acheté une PS4 pour jouer des jeux d’un niveau PS3 …
Malgré sa technique plutôt défaillante, j’ai vraiment passé un bon moment avec cette conduite bizarre au début mais au final très fun.
Toutefois, le fun procuré ne vaut pas, jamais de la vie, les 70€ demandés par Milestones.
70€, je ne les mets déjà pas pour des gros AAA qui profitent à fonds des spécificités de la machine alors pour un jeu que l’on pourrait classé dans les indépendants …
Comme je l’ai précédemment indiqué, je trouve dommage que le concept de courses Off Road ( ou Tout Terrain) n’ait pas été poussé jusqu’au bout parce qu’il est vraiment original et m’attirait beaucoup.
Peut être que j’en attendais un peu trop et comme Milestones sort de plus en plus de jeux (en moins de temps) c’est le deuxième en 4 mois et un certain MOTO GP18 arrive début juin. Ils font plus de la production à la chaîne que de la qualité et c’est bien dommage à mon avis parce qu’ils risquent de perdre une partie des joueurs (dont je pense beaucoup achètent leurs jeux pour la facilité des platines).
Comme pour Monster Energy Supercross, je lui met la note de 12 parce que je suis quelqu’un de sympathique mais il ne faudrait pas que les prochaines productions continuent sur cette lancée.